La Caricature du Mois de Mai 2015 par Roland Hours

La Caricature du Mois de Mai 2015 par Roland Hours :
Actualité / Dessin

Roland Hours vous propose la Caricature du mois sur votre site d'Actualité www.Planete-Ardechoise.com !
Retrouvez chaque mois une nouvelle caricature.

PREFACE DE LOUIS NICOLLIN POUR LE LIVRE (on est tous des cons mais certains exagèrent)

Quand Roland HOURS m’a demandé de préfacer son dernier ouvrage, j’ai accepté immédiatement avec enthousiasme. En effet, si j’ai toujours su apprécier le trait, la finesse et la qualité de son crayon, j’ai découvert l’humour de sa plume et en réussissant parfaitement à concilier les deux, il a réussi à être l’auteur d’un livre qui se moque de nos qualités, de nos défauts, et qui sous son aspect rieur est plein de tendresse et de vérités.

« Qu’on se le dise ».

EXTRAIT :

S’il est un peu con d’aller assister à un match de foot muni d’une corne de brume par un bel après-midi ensoleillé, il est excessivement con de s’y rendre avec une batte de baseball pliable dans le sac à dos.

Et pourtant… Dans le milieu sportif, et en particulier footballistique, il n’est pas rare, au détour d’une tribune, de croiser ce genre d’énergumène, qui, sur les gradins de l’échelle du fanatisme, continue de grimper même s’il n’y a plus de barreaux. Pire, certains continuent de monter s’il n’y a plus d’échelle.

Le football, discipline passionnante et populaire dans le monde entier, engendre une terrible maladie : La ‘supportite aigue‘. En général, le sujet atteint ne porte pas de signes extérieurs trop visibles tel qu’une trompette, un drapeau, un bonnet applaudisseur ou un calicot en bandoulière. Non, il ne ressemble à rien d’autre qu’un supporter banal.

Tout est caché sous sa casquette, au niveau du cerveau. Son arme principale : la connerie à l’état pur. Celle qui engendre systématiquement la violence. Celle qui vient du plus profond  du mal-être. Celle qui se nourrit du malheur de soi-même et que les mauvaises bières tiédasses entretiennent.

Bref, celle qui fait croire qu’il est le roi du monde alors qu’il est le roi des cons. Ce dernier, cherche à s’asseoir le plus près possible du supporter adverse afin que celui-ci entende clairement les messages subtils qu’il veut lui offrir. Il ne s’occupe que très peu du déroulement du match. Ni du climat. En effet, certains sont capables de rester torse nu par moins 10°. (Grâce à leurs bières tièdes).

C’est alors qu’il jette ses amabilités sans équivoque aux visiteurs, du genre : Sale race, enculé ou fils de pute, délaissant les dribles efficaces ou les ouvertures géniales de ses propres joueurs. Si par malheur la réponse des offensés est du même tonneau, les bras d’honneur et les doigts de la même matière s’animent avant d’envoyer quelques sièges dans les dents du public adverse qui les lui rend immédiatement.

Ces gestes d’une humanité exceptionnelle à vous retourner sur le dos un corbeau de passage, pénalisent la propre équipe de ces fouteurs de trouble qui ne seront heureux que si l’autre camp perd.  Heureusement, pour l’instant cette maladie n’a pas gagné la foule qui, dans sa majorité déplore ces accueils douloureux.

Seuls quelques grillages dérisoires isolent cette supportite aigue du commun des mortels. Que faire ? Les interdire de matchs… Ils s’ébourifferont  dans le parking. Les interdire de parking, ils se castagnerons dans la rue. Les interdire de rue… Non, impossible.

Par contre, leur faire prendre en main un ballon de foot, pourrai les soigner un peu : Leur faire observer ces hexagones de cuir bombés, comme autant de France blanches et noires cousues, telles des races assemblées se tenant par la couture, afin que la douceur des courbes sans fins n’existent que pour que jouent les femmes et les hommes du monde entier… 

Extrait du spectacle inspiré du livre donné à Joyeuse, Ardèche. 


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