Le bombyx disparate est de retour en 2018
Le bombyx disparate est de retour en 2018
Après dix ans d’absence, le Bombyx disparate (Lymantria dispar, Papillon de la famille des Lymantriidés) est de retour dans le Sud Ardèche, y compris dans les Gorges.
Les chenilles y sont présentes depuis quelques semaines et en nombre telle que les spécialistes pronostiquent des défoliations très importantes, éventuellement totales dans certaines zones au cours de cet été.
Certains se souviennent sans doute des dégâts très importants provoqués par cette chenille il y a 10 ans, de 2005 à 2007.
Ce prédateur forestier fait partie intégrante de la vie des chênaies, et des pullulations massives se manifestent de façon périodique tous les 8 à 12 ans à peu près. Il est donc bien à l’heure pour son retour chez nous. En phase de pullulations, la chenille peut parfois manger les feuilles d'autres essences feuillues.
Vincent DIDIER, technicien forestier à l’ONF et correspondant du département de la santé des forêts, rappelle que le Bombyx ne met pas les arbres en péril et n’entraîne pas de mortalité chez les sujets attaqués même en cas de défoliations totales, les arbres reconstituant leur feuillage plus tard dans l’année. Néanmoins, cette défoliation constitue un facteur d’affaiblissement pour les arbres.
Il souligne aussi qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur le plan de la santé publique puisque les longs poils de la chenille ne sont pas urticants (comme ils le sont chez la Processionnaire du Pin par exemple).
Cependant, l’invasion est parfois telle qu’elle peut provoquer des gênes importantes pour l’activité humaine et touristique. Les pullulations de Bombyx disparate durent en principe deux ans.
Un cortège constitué par une faune auxiliaire diversifiée (Mésanges, Calosomes….) contribue au retour à la normale, avec le retour à une faible population de Bombyx qui passe alors inaperçue.
Les Calosomes (Calosoma sycophanta, famille des Carabidés) sont de magnifiques Coléoptères prédateurs qui montent dans les Chênes pour y dévorer les chenilles, ils sont déjà en action et ont été observés ces derniers jours. Leurs populations vont augmenter, puisqu'ils ont de la nourriture en abondance (les chenilles) et, à terme (cet été ou l'été 2019), leurs effectifs seront supérieurs à ceux des chenilles, ce qui provoquera l'effondrement brutal des populations de Bombyx. Il faut savoir que les larves des Calosomes consomment elles aussi les chenilles.
Ces Coléoptères sont de précieux auxiliaires et doivent être respectés. Il est toujours préférable de laisser réagir le milieu naturel et de le perturber le moins possible durant cette phase épidémique, car si un traitement réduit effectivement les populations des chenilles, il perturbe le cycle biologique en nuisant gravement aux antagonistes naturels des chenilles et aggrave à terme la situation… sans compter les dégâts collatéraux sur la biodiversité, déjà par ailleurs bien mal en point.
Concernant les luttes envisageables, Vincent DIDIER rappelle qu’aucun traitement n’est possible ni efficace en zone forestière, qui plus est dans un espace naturel protégé (Réserve Naturelle, APPB…) .
Le seul traitement utilisable sur des zones TRES restreintes comme les zones d’activités économiques (campings, hôtels, restaurants… ) est un produit biologique à base de Bacillus Thuringiensis, à condition qu’il soit utilisé dans les premiers stades larvaires, ce qui est, hélas, déjà dépassé.
Au stade d’aujourd’hui, ce traitement n’a plus aucune efficacité.
Le paysage des Gorges de l’Ardèche risque donc d’être dégradé par places cette année, les défoliations du Bombyx s’ajoutant à celles de la Pyrale sur les Buis.
Tous les acteurs de la forêt et du milieu naturel de cette région sont donc sur le qui-vive, à commencer par les agents du SGGA placés en première ligne, ainsi que par leurs collègues de l’ONF gérant les forêts publiques de ce secteur.
Contact SGGA :
Olivier Peyronel o.peyronel@gorgesdelardeche.fr
Syndicat Mixte de Gestion des Gorges de l'Ardèche
Tél. : 04.75.98.77.31.
@copyright photo : HP Aberlenc.
@copyright photo : Jean-Yves Rasplus.
269000 €
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